18 Février 1814 MONTEREAU

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18 Février 1814 
MONTEREAU 
France, Seine-et-Marne, 70 kms au sud-est de Paris, en bordure de Seine. 

(Campagne de France) 
Forces françaises : 28 000 à 30 000 hommes et 70 canons. 
Commandement : L' Empereur. 

Forces alliées : 15 000 hommes dont 4 000 Autrichiens. 
Commandement : Le Prince royal de Wurtenberg. 


Le général autrichiens Schwarzenberg décide de se concentrer sur la rive gauche de la Seine. Dans ce but, le prince de Wurtenberg (4e corps Wurtembergeois de l' armée de Bonhème) reçoit l' ordre de tenir les ponts de Montereau jusqu' à la dernière extrémité pour garantir de Wrède d' une attaque à revers et pour donner à Colloredo le temps de se replier des environs de Fontainebleau. de Wrède a repassé la Seine à Bray dont il garde le pont de telle sorte que Macdonald n' a pu y forcer le passage du fleuve. L' arrière-garde de Wittgenstein, chassée de Provins, se replie sur Nogent que Wittgenstein défend contre Oudinot. Telle est la situation le 18 février 1814 au moment où s' engage la bataille de Montereau. 
La ville de Montereau est construite entre la rive gauche de l' Yonne et la Seine et le faubourg Saint-Nicolas sur la rive droite de la Seine au pied du coteau escarpé de Surville. Deux ponts de pierre jetés l' un sur la Seine, l' autre sur l' Yonne à leur confluence donnent passage à la grande route de Paris à Lyon par Melun et Sens; du faubourg Saint-Nicolas part la route de Provins par Salins, et du faubourg Saint-Maurice la route de Nogent-sur-Seine par Marolles. Enfin la route de Fontainebleau rejoint au Petit-Fossard la grande route de Paris à Sens. Chargé de défendre à tout prix les ponts, le prince de Wurtemberg se trouve obligé de prendre position sur le plateau de Surville, ayant à dos un défilé dangereux; en cas d' échec, il lui faut dévaler une pente rapide, traverser deux ponts et la ville de Montereau. Dans cette situation difficile, le prince place 4 bataillons au village de Villaron (aujourd'hui Les Ormeaux) qui forme le saillant de la position et il met 54 canons en batterie à droite et à gauche de ce village; cette artillerie s' étend à droite jusque vers la ferme Saint-Martin et à gauche au-delà de la route de Paris; 9 escadrons de cavalerie prennent position à l' ouest de Villaron et une brigade d' infanterie à l' est du village; une deuxième brigade est en réserve dans le parc de Surville. Sur la rive gauche de la Seine, le prince de Hohenlohe commande la réserve générale chargée de protéger la retraite; elle se compose d' une brigade d' infanterie placée devant le château de Motteux et de 12 escadrons et 2 batteries au faubourg Saint-Maurice. Les deux ponts sont minés. Côté français, le maréchal Victor peut opposer des forces à peu près égales. Pajol débouche du bois de Valence avec 1 500 cavaliers répartis en 3 brigades, 800 gendarmes à pied et les 3 800 gardes nationaux de la division Pacthod; le 2e corps (division Duhesme et Chataux) avec la division de dragons Lhéritier est fort de 5 000 hommes; le corps de Gérard compte 4 500 hommes de la réserve de Paris (divisions Dufour et Hamelinaye); l' Empereur est resté en arrière avec les 4 500 hommes de la Vieille Garde. Une partie des troupes de Victor est formée de conscrits sans instruction militaire. La bataille compren deux moments : pendant le premier, de 8 heures à 14 heures, les deux armées s' engagent sur tout le front et se tâtent; le deuxième commence vers 14 heures avec l' arrivée de Napoléon et constitue l' attaque décisive.

Montereau1814


1er moment : de 8 heures à 14 heures. 
Victor débouche à 9 heures du matin de Forges en face de la position ennemie; le 2e corps marche en tête, ayant en première ligne la division Chataux qui se lance à l' attaque de Villaron sous un feu meurtrier; l' infanterie française s' empare de la position et s' y maintient quelque temps en attendant des renforts mais, soumise à un feu d' artillerie intense, elle se replie finalement avec de grosses pertes. La division Duhesme arrive alors et reprend l' attaque; Chataux laisse une brigade comme réserve de la division Duhesme et, avec sa deuxième brigade, il tente de déborder l' aile gauche ennemie par la route de paris; il est blessé mortellement et sa tentative échoue au moment où il va mettre l' aile gauche ennemie entre deux feux. Duhesme continue à lutter sans succès lorsque vers 13 heures, Gérard arrive à son tour avec ses deux divisions. mécontent de Victor, Napoléon envoie à ce moment à Gérard l' ordre de prendre le commandement et de diriger le combat et il accourt sur le champ de bataille. 
Vers 8 heures du matin, Pajol a débouché du bois de Valence par la route de Paris et la brigade Delort de tête a été accueillie par le feu violent de l' artillerie ennemie. Pajol prend sa formation de combat avec les gendarmes et l' artillerie au centre, 8 bataillons et 2 brigades de cavalerie à l' aile gauche, 7 bataillons et une brigade de chasseurs à l' aile droite; 15 bataillons abrités dans les bois sont en réserve. Malgré le feu de l' artillerie ennemie, le centre s' avance au-delà du Dragon bleu, à cheval sur la route, et les réserves débouchent du bois pour l' appuyer. La brigade Delort, trouvant moins de résistance à sa droite, gagne du terrain de ce côté et déjà un de ses bataillons atteint la tête d' un ravin qui descend vers la Seine lorsque Gérard entre en ligne. Gérard reconnait aussitôt que la supériorité de l' artillerie ennemie s' oppose aux progrès des troupes françaises et il fait avancer ses 40 pièces qui maîtrisent le feu des Alliés. Le prince de Wurtemberg lance alors la brigade Doering contre l' artillerie française qui paraît avanturée mais Gérard couvre les assaillants de mitraille, se jette sur eux avec 500 hommes la baïonnette basse et les culbutes. Pendant ce temps, l' aile gauche de Pajol prend à revers le parc de Villaron dont les défenseurs, couverts par un fossé et une haie vive, font subir de grosses pertes aux colonnes françaises d' assaut; ces défenseurs sont finalement surpris et massacrés; Villaron tombe aux mains des Français. Il est 14 heures, Napoléon arrive sur le champ de bataille, suivi de 2 bataillons de gendarmerie de la Vieille Garde.

2e moment : 14 heures, attaque définitive. 

L' Empereur ordonne aussitôt une attaque générale du plateau de Surville. Le prince de Wurtemberg commence à battre en retraite mais les assaillants ne lui en laissent pas le temps : Pajol lance sur les pentes qui descendent vers la Seine la brigade de chasseurs du général Delort, suivi par les hussards de Coëtlosquet et par les dragons Grouvel. Les cavaliers français dévalent les pentes au galop tandis que l' infanterie de Gérard et de la Garde pousse les fuyards devant elle et que l' artillerie de la Garde, établie sur la crête du plateau, les criblkes de projectiles. L' Empereur qui se tient près de cette artillerie est sollicité de na pas s' exposer inutilement; il fait la réponse célèbre : " Le boulet qui doit me tuer n' est pas encore fondu". Sans se laisser arrêter par le feu des ennemis postés dans les maisons, la cavalerie de Pajol franchit rapidement les ponts que les Alliés n' ont pas le temps de détruire. Cependant, au moment où Pajol franchit le pont de la Seine, une mine éclate et blesse son cheval. La poursuite continue malgré les efforts de Hohenlohe qui, avec sa réserve, s' efforce de rallier les fuyards; les habitants eux-mêmes prennent part à la lutte. Grouchy se lance sur la route de Bray, Delort et du Coëtlosquet sur celle de Fossard. 
Cette journée coûte aux troupes françaises 2 500 hommes hors de combat; les Alliés comptent 3 000 tués ou blessés et 3 000 prisonniers et ils perdent 7 drapeaux et 6 canons. L' attaque décousue dirigée au début de l' engagement par le maréchal Victor s' est muée sous l' action de Gérard et l' impulsion de l' Empereur en une vigoureuse attaque brusquée qui a eu raison de la belle résistance de l' ennemi. La brillante conduite du général Pajol et de ses trois brigadiers a permis de conserver intacts les ponts de Montereau, ce qui est pour les Français d' une importance capitale.

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Publié dans éphéméride

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